Au Sommet des Amériques, Joe Biden parle de démocratie et de prospérité — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Notre région est grande et diverse. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout. Mais parce que nous sommes des démocraties, nous abordons nos différends dans le respect mutuel et le dialogue », a-t-il dit.

Le sommet régional est marqué par l’absence de certains chefs d’État, notamment du Mexique, du Guatemala, de Bolivie ou du Honduras. Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador en particulier reproche à la Maison Blanche d’avoir exclu Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. L’exécutif américain a justifié ce choix par des « réserves » face « au manque d’espace démocratique et au respect des droits humains ».

Tune in as the Vice President and I participate in the inaugural ceremony of the Ninth Summit of the Americas. https://t.co/h1h0b8jTN0

— President Biden (@POTUS) June 9, 2022

Ruissellement

Joe Biden a aussi vanté mercredi le lancement d’un « Partenariat des Amériques pour la prospérité économique » afin d’encourager une croissance plus inclusive en Amérique latine.

« Ce qui est vrai aux États-Unis est vrai dans chaque pays. L’économie du ruissellement, cela ne fonctionne pas », a dit le démocrate, qui a déjà plusieurs fois critiqué cette idée selon laquelle l’enrichissement des plus fortunés entraînerait automatiquement celui de tous les acteurs économiques.

Le Sommet des Amériques est censé illustrer la volonté de l’administration Biden de relancer et rénover la relation avec les pays d’Amérique latine, au moment où la Chine investit massivement dans la région.

Onze visites de Xi Jinping

Le Council of Foreign Relations a compté que le président chinois Xi Jinping s’était rendu onze fois dans la région depuis son arrivée au pouvoir en 2013. Joe Biden n’a pas visité l’Amérique latine depuis son investiture en janvier 2021.

Washington n’entend pas répliquer à la Chine avec des annonces financières agressives. « Les États-Unis n’ont jamais considéré que leur avantage dans le monde consistait seulement à lever d’immenses sommes d’argent public », a déclaré le principal conseiller diplomatique de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

L’objectif américain serait plutôt de « débloquer des montants importants de financements privés pour permettre une croissance économique inclusive » sur le continent, a-t-il dit.

Immigration

Joe Biden a aussi évoqué la signature, prévue vendredi, d’une « Déclaration de Los Angeles » sur l’immigration, un enjeu majeur de politique intérieure pour le président américain. Il a évoqué une « approche intégrée » visant à « partager la responsabilité », alors que de nombreux migrants arrivent à la frontière sud des États-Unis.

Les participants au sommet vont selon lui prendre « un engagement commun » pour à la fois créer des « possibilités de migration sûre et ordonnée » et « réprimer le trafic d’êtres humains. » Mardi, la vice-présidente américaine Kamala Harris avait annoncé des engagements du secteur privé totalisant 1,9 milliard de dollars pour soutenir la création d’emplois en Amérique centrale et décourager ces départs vers les États-Unis.

Le sommet sera aussi pour Joe Biden l’occasion d’avoir des entretiens bilatéraux. L’un des plus suivis aura lieu jeudi avec le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, avec qui il aura son premier tête-à-tête.

La rencontre sera délicate. La Maison Blanche assure que Joe Biden entend aborder le sujet des prochaines élections au Brésil, hautement contentieux pour son homologue brésilien. Jair Bolsonaro, qui brigue un second mandat mais qui est à la peine dans les sondages, critique à tout va le système électoral de son pays, comme s’il envisageait déjà de contester une éventuelle défaite.

ats/fgn