Les communes vaudoises de Rolle et de Montreux, ainsi qu’une grande régie immobilière romande, les Editions Slatkine et plus récemment le CICR: les cyberattaques se multiplient en Suisse depuis quelques mois. Pour André Kudelski, président et PDG de Kudelski Group, la Suisse constitue une « cible privilégiée ».
« Le fait qu’un certain nombre d’opérations soient désormais possibles à distance, notamment en raison du télétravail, offre aux pirates des possibilités d’attaques nettement plus intéressantes », explique André Kudelski vendredi dans La Matinale.
La Matinale / 6h. / 8 min. / 28.01.2022
Le président et PDG de Kudelski Group confirme que la tendance des cyberattaques « est à la hausse » en 2022. « Certes le Covid-19 a accéléré la digitalisation, mais on a utilisé les outils existants, alors que la sécurité n’a pas suivi aussi rapidement », estime-t-il.
Pour André Kudelski, la Suisse constitue une « cible privilégiée »: « Si vous réalisez une cyberattaque en Suisse, c’est parce que vous savez qu’il y a davantage à voler qu’ailleurs. » Il observe que sur les questions de cybersécurité, l’Europe est « en retard » par rapport aux Etats-Unis, mais moins que l’Asie.
« Dans le cyberespace, tous les pays sont voisins, souligne le chef d’entreprise. Les ennemis peuvent venir de n’importe où. » Il estime qu’avoir une approche légale classique « est probablement dépassée »: « Il faut avoir des possibilités légales accrues, mais avec un système de surveillance qui évite qu’il y ait des abus. »
André Kudelski plaide pour une solution « public-privée-militaire ». « L’avantage de la Suisse est d’avoir un concept de milices qui fonctionne relativement bien, souligne-t-il. Structurellement, elle est plutôt bien armée. Elle a un potentiel très important, mais cela va prendre encore un peu de temps. »
Propos recueillis par Valérie Hauert/vajo