Affrontements entre forces polonaises et migrants à la frontière avec la Biélorussie — Genève Vision, un nouveau point de vue

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La police polonaise a fait état d’un policier grièvement blessé, vraisemblablement victime d’une fracture du crâne, « en résultat d’une attaque par des personnes poussées par le côté biélorusse ».

De son côté, la Biélorussie a accusé mardi Varsovie d’aggraver la crise en cours à la frontière entre les deux pays. « Nous voyons aujourd’hui des provocations de la Pologne et un traitement inhumain avec ces démunis », a affirmé le porte-parole de la diplomatie biélorussse.

Des milliers de migrants à la frontière

Quelque 4000 migrants au total campent actuellement, selon les gardes-frontières polonais, dans le froid et des conditions qui se dégradent de jour en jour, le long de la frontière entre la Pologne et le Bélarus.

Un face-à-face a débuté la semaine dernière près du point de passage entre les villages biélorusse de Bruzgi et polonais de Kuznica, où se sont rassemblés plusieurs milliers de migrants souvent originaires du Proche-Orient.

L’UE accuse Minsk d’avoir organisé l’afflux de milliers de migrants aux frontières de la Pologne et de la Lituanie pour se venger des sanctions imposées après l’implacable répression de l’opposition depuis 2020.

« L’essentiel, aujourd’hui, est de défendre notre pays, notre peuple et d’éviter les heurts », a déclaré le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko. « Il ne faut pas que ce problème devienne une confrontation ardente. »

Entretien avec Angela Merkel

Son entretien la veille avec la chancelière allemande Angela Markel marquait un succès pour le dirigeant biélorusse auquel les Occidentaux refusaient de parler depuis sa réélection décriée en août 2020.

Au pouvoir depuis 1994, il a assuré s’être mis d’accord avec Angela Merkel sur le fait que la crise devait être désamorcée. « Nous étions de la même opinion que personne n’a besoin d’escalade – ni l’UE, ni la Biélorussie », a-t-il dit.

Mais il a ajouté que les vues étaient « divergentes » sur la manière dont les migrants sont arrivés en Biélorussie et nié une fois de plus que son pays ait favorisé leur venue.

Nouvelles sanctions de l’UE

La crise a conduit l’UE à imposer lundi un nouveau train de sanctions contre Minsk. « Nous nous sommes mis d’accord sur l’adoption d’un nouveau train de sanctions (…). Il sera finalisé dans les prochains jours », a déclaré Josep Borrell, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept à Bruxelles.

Ces sanctions toucheront « un nombre important de personnes » et d’entités, a-t-il affirmé, sans préciser leur nombre ni leur identité.

Lire: L’Union européenne va adopter de nouvelles sanctions contre la Biélorussie

agences/lan

Au moins 11 morts

Selon des groupes caritatifs, au moins 11 migrants sont morts de part et d’autre de la frontière depuis l’été. L’un d’eux, un Syrien de 19 ans venu de Homs, a été enterré lundi près de la frontière, du côté polonais.