Vous avez été des milliers à donner de l’argent à la Chaîne du Bonheur depuis le début de la guerre en Ukraine. A ce jour, la fondation a récolté 122 millions de francs. Mais concrètement, comment l’argent des Suisses est-il utilisé sur place?
Tasha Rumley, responsable des programmes humanitaires à la Chaîne du Bonheur, parle de ce succès dans Forum.
Ces dons ont déjà servi à financer 14 projets en Ukraine et dans les pays limitrophes. Il a été attribué à des ONG suisses comme la Croix-Rouge, Caritas ou Medair. Cette dernière, une organisation non gouvernementale chrétienne d’aide humanitaire – distribue des kits d’hygiène et du matériel de première nécessité, mais pas seulement.
Forum / 18h. / 7 min. / 17.05.2022
« Nous mettons en place des projets de plus long terme. Nous réhabilitons par exemple des sous-sols pour qu’ils puissent servir d’abri en cas d’alerte lancée par les sirènes anti-raids aériens », explique dans La Matinale Nathalie Fauveau, membre de l’équipe d’urgence de Medair. Qu’il soit grand ou petit, elle insiste: chaque don est important: « Cinquante francs, cela paie largement un kit d’hygiène, des draps, des couvertures, des barres de céréales par exemple pour des personnes qui sont en transit. J’encourage les gens, même si selon eux, ils ne font que des petits dons, de ne pas arrêter de les faire, parce que ça nous aide et ça les aide. »
Les Suisses ont été généreux et ont déjà offert beaucoup de dons, mais comment être sûr que l’argent est correctement utilisé et qu’il ne finit pas entre de mauvaises mains?
« A Medair, avec certitude et transparence, l’argent est bien utilisé », souligne Nathalie Fauveau. « C’est Medair qui achète directement les articles, parce qu’on a des standards humanitaires que l’on veut respecter. On fait des évaluations, on leur demande ce dont ils ont le plus besoin. »
Et la spécialiste de raconter sa visite d’une maternelle en Ukraine. « La première chose qu’on leur a demandé, c’est ‘de quoi avez-vous besoin?’. Comme c’était une maternelle, tout était équipé pour les enfants, mais il manquait des matelas et des draps pour adultes, une bouilloire pour faire du thé ou du café et un four micro-ondes pour réchauffer de la nourriture. On achète ce dont ont besoin les gens sur place. » De plus, ces achats sont faits directement dans des magasins locaux dans la mesure du possible.
Medair et d’autres ONG utilisent aussi les dons pour embaucher au maximum du personnel local afin d’assurer un suivi sur le long terme.
« On a engagé sur place en Pologne des réfugiés ukrainiens et des Polonais qui parlent ukrainien pour travailler auprès des personnes qui arrivaient », ajoute Nathalie Fauveau. « En Ukraine, on travaille aussi avec des psychologues locaux. » L’un des objectifs de Medair est de travailler avec du personnel local qui a déjà des compétences, afin de les renforcer et « ainsi être le plus efficace possible » sur place.
Ecouter aussi l’interview de Nathalie Fauveau: L’ONG Medair travaille avec du personnel local en Ukraine
Céline Tzaud/ebz