A Genève, Russes et Américains prennent rendez-vous „la semaine prochaine” — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Pour Washington, la perspective d’une incursion militaire russe en Ukraine est de plus en plus probable, des dizaines de milliers de soldats étant déployés depuis des semaines près de son voisin pro-occidental.

Moscou dément tout bellicisme

Le Kremlin dément tout bellicisme, mais conditionne une désescalade à des traités garantissant le non-élargissement de l’OTAN, et une retraite de l’Alliance d’Europe de l’Est. Inacceptable, disent les Occidentaux, qui menacent la Russie de sanctions destructrices en cas d’attaque contre l’Ukraine.

Sergeï Lavrov et Anthony Blinken ont convenu que Washington présenterait « la semaine prochaine » une réponse écrite aux exigences russes, après quoi, selon le Russe, un « nouveau contact » entre eux aura lieu.

Antony Blinken arrive a l’hôtel Pres Wilson pour la rencontre avec Sergei Lavrov #19h30RTS pic.twitter.com/J2R1SLLXcn

— Laurent Burkhalter (@larry_GVA) January 21, 2022

Discussions franches

Sergueï Lavrov a relevé que lui et le secrétaire d’Etat américain étaient « d’accord qu’un dialogue raisonnable était nécessaire » pour que « l’émotion retombe », tandis qu’Anthony Blinken saluait des « discussions franches et substantielles ».

L’Américain a cependant prévenu qu’il y aurait une réplique même en cas d’agression « non militaire » de la Russie contre l’Ukraine. Sur le fond, « je ne sais pas si nous sommes sur la bonne voie », a résumé Sergeï Lavrov. Malgré leurs divergences, Américains et Russes continuent cependant de se parler.

Signe de la complexité de la situation, la diplomatie russe a choisi ce vendredi, jour de négociations, pour insister sur un retrait des troupes étrangères des pays de l’OTAN de tous les Etats ayant rejoint l’Alliance après 1997, citant nommément la Bulgarie et la Roumanie, mais la liste comprend 14 pays issus de l’ex-bloc communiste.

Réunion aux relents de guerre froide à Genève entre Russes et Américains, journalistes frigoriféEs guettant l’arrivée d’Antony Blinken #19h30RTS pic.twitter.com/1YkFw3A9RA

— Laurent Burkhalter (@larry_GVA) January 21, 2022

Exigence « inacceptable »

« Une telle exigence est inacceptable et ne peut pas faire partie des sujets de négociation », a répliqué le ministère roumain des Affaires étrangères, faisant écho à la position de tous les membres de l’Alliance.

Le service de renseignement militaire ukrainien a lui accusé Moscou vendredi de continuer « de renforcer les capacités de combat » des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine avec notamment des chars, systèmes d’artillerie et munitions.

La Russie est considérée malgré ses dénégations comme le soutien de ces combattants et l’instigateur du conflit qui a fait plus de 13’000 morts depuis 2014. Elle a aussi annexé la même année la Crimée en réaction à une révolution pro-occidentale à Kiev.

Nouveau sommet Biden-Poutine?

La rencontre de Genève vient achever une tournée d’Antony Blinken en Europe auprès de ses alliés ukrainiens, allemands, français et britanniques. Une nouvelle fois, Européens et Américains ont martelé que Moscou s’exposerait à des sanctions ravageuses en cas d’offensive en Ukraine, menace balayée par le Kremlin, qui n’a jamais cédé à cette forme de représailles en huit année de conflit sur l’Ukraine.

Joe Biden s’est dit prêt à un nouveau sommet avec Vladimir Poutine, après celui de juin 2021 à Genève. Pour Sergeï Lavrov, c’est « prématuré » d’en parler, même si le président russe « est toujours » prêt à échanger avec son homologue ».

ats/jpr/asch

Réunion prévue avec Ignazio Cassis.

La Suisse va accueillir l’été prochain une conférence internationale sur l’avenir de l’Ukraine. Après leur rencontre, les deux chefs de la diplomatie doivent chacun retrouver le président de la Confédération Ignazio Cassis.