A Genève, plus de 100 pays discuteront du partage de l’eau — Genève Vision, un nouveau point de vue

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Plus de 263 rivières et lacs à travers le monde traversent une frontière. Ils abritent plus de 40% de la population mondiale et représentent 60% de l’eau douce du globe. Il existe environ 300 aquifères (ndlr: roche où circule l’eau des nappes phréatiques) transfrontaliers sur la planète.

Cela signifie que lorsqu’un cours d’eau transfrontalier ou un aquifère est pollué ou asséché dans un pays, cela a d’importantes conséquences pour les populations vivant de l’autre côté de la frontière. Le changement climatique, l’activité humaine et la croissance démographique exercent une pression supplémentaire sur ces ressources en eau, menaçant celles et ceux qui en dépendent pour l’eau potable, la nourriture ou le travail.

Toutefois, seuls deux tiers d’entre eux ont un accord de coopération entre gouvernements. Sur les 153 pays qui ont des ressources en eau partagées, seuls 24 ont conclu des accords pour celles-ci.

Initialement conçue comme un instrument régional, la Convention sur l’eau s’est ouverte à tous les pays en 2016. Le Ghana, le Tchad et le Sénégal l’ont rejoint depuis, et d’autres nations sont en train de le faire, dont le Togo et plusieurs pays africains. Environ 90% des rivières et des lacs d’Afrique sont partagés entre des pays.

Mardi, avant la conférence, les ministres de la Gambie, de la Guinée-Bissau, de Mauritanie et du Sénégal se réuniront pour la première fois à Genève pour discuter officiellement de la coopération autour du bassin sénégalo-mauritanien que se partagent ces quatre pays d’Afrique de l’Ouest. Ce bassin, qui compte environ 15 millions d’habitants, est sous pression à cause d’une croissance démographique rapide et de l’augmentation de l’activité agricole.

Les ministres devraient s’entendre sur la création d’un organisme chargé de gérer cette ressource en eau de manière durable. Le Sénégal et la Mauritanie ont déjà signé un autre accord sur le fleuve Sénégal, avec la Guinée et le Mali.

Article de Michelle Langrand pour Geneva Solutions, traduit de l’anglais par Katia Staehli