„80% des migrants climatiques ne franchissent pas de frontière”, estime une experte de l'OIM — Genève Vision, un nouveau point de vue

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L’experte précise que ces personnes fuient deux types de phénomènes. « Il y a ceux qui changent de région pour tenter de s’adapter à des phénomènes que l’ont dit de « processus lent ». Nous pouvons placer dans cette catégorie tout ce qui est sécheresse — notamment au Sahel — et la montée des océans, qui rendent certaines zones côtières inhabitables. »

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« Nous avons aussi les phénomènes urgents et dévastateurs, comme un ouragan, un volcan ou une inondation brutale. Et dans ces cas-là, les populations, pour s’adapter, vont être obligées de quitter leur zone de vie et vont s’installer ailleurs  »

Image erronée

Caroline Dumas insiste sur le fait que ces migrations se font avant tout à l’intérieur des pays. L’image des millions de migrants et migrantes climatiques arrivant aux portes de l’Europe est donc erronée. « Plus de 80% des migrants climatiques sont des personnes qui migrent à l’intérieur de leur pays, voire de leur région, mais il est rare qu’ils traversent une frontière. »

« L’Afrique de l’ouest et de l’est, l’Asie du sud et du sud-est et le Pacifique concentrent 75% des migrations climatiques », ajoute l’envoyée spéciale de l’OIM.

Aide aux pays les plus touchés

Interrogée sur les mesures prises à la COP26, Caroline Dumas salue certaines avancées concernant l’atténuation et l’adaptation au dérèglement climatique. Elle rappelle que la COP fonctionne au consensus et que chaque pas permet d’aller plus plus loin lors des éditions suivantes. Elle regrette néanmoins le manque de solidarité envers les pays les plus touchés par la crise climatique.

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« Il s’agit de la question délicate de la compensation, de l’aide qu’il faut apporter aux pays qui n’ont pas toujours les moyens de faire face à cette crise climatique. On parle d’aide aux pertes et dommages, ‘loss and damage’ en anglais. Les pays les plus touchés réclamaient qu’un fonds spécial destiné à ces pertes et dommages soit créé, mais ça n’a pas donné lieu à un accord. »

Interview radio: David Berger

Version web: Antoine Schaub